« Vivre avec ma trisomie ? J’ai l’habitude »

«Tonton Gilbert», l’agent de Pascal, a fait réagir les enfants…

Hier, au Forum, les questions posées à Pascal Duquenne, à sa maman et à son agent, par les 5e et 6e primaires des écoles fondamentales libres de Tournai, étaient parfois anecdotiques: à quel âge Pascal a-t-il commencé à jouer de la batterie?

fait-il du chant? dans combien de films a-t-il joué? est-il vrai qu’il est allergique au chocolat?

Mais d’autres questions étaient plus sérieuses, plus profondes…

Est-ce bien pour Pascal de vivre avec des personnes différentes? Réponse: «Parfois c’est limite. On demande trop son aide, parce que c’est un porte-drapeau. Mais c’est partout qu’on vit avec des personnes différentes de soi. En classe aussi il y a des personnes avec lesquelles on accroche, et d’autres pas…»

Est-ce dur de vivre avec sa trisomie? «Non, pas du tout, j’ai l’habitude» répond Pascal Duquenne qui, visiblement, n’a aucun problème avec ça (tout au plus n’aime-t-il pas qu’on dise qu’il est «handicapé» ou «mongol»). «Pour son frère Yves, oui, ça a été difficile au début, parce qu’on se moquait de lui, dit de son côté la maman. Dans le métro, quand on regardait un peu trop Pascal, Yves demandait agressivement si on voulait sa photo. Quelques années plus tard, beaucoup de personnes lui ont vraiment demandé sa photo…»

La vie avec Pascal a-t-elle toujours été facile? «Pas vraiment, dit Mamy Cacahuète, le surnom de sa maman. Quand il avait deux mois, on m’a annoncé qu’il était mongol. C’est le nom qu’on donnait aux trisomiques en 1972, alors que c’est une race près de la Russie. Je ne savais même pas ce que c’était. On m’a dit de ne pas m’en faire. Qu’il fallait le placer… Qu’il ne serait pas longtemps en vie… Enfant, il a failli mourir plusieurs fois, parce qu’il était toujours en manque de respiration. Il était souvent hospitalisé alors que j’étais institutrice et alors que le père biologique de Pascal m’avait quittée, me disant que j’étais incapable de mettre un enfant normal au monde. Mais, à ses sept ans, j’ai commencé à me battre pour lui…»

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